dimanche 18 décembre 2011

Coups de coeur de la section cinéma, 2012



Intouchables est un film sortie le 2 novembre 2011 ,réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache et joué principalement par Francois Cluzet et Omar Sy.

Driss, un jeune de banlieue tout droit sorti de prison est engagé comme auxiliaire de vie par Philippe, tétraplégique suite a un accident de parapente. Au fur et à mesure de leur vie commune un lien d’amitié très fort se lie entre eux .

Ce film m’a vraiment beaucoup plu car il est drôle et émouvant mais, surtout, il y a une vraie connivence entre les acteurs principaux .
Les choix de réalisation qui me paraissent essentiels dans ce film sont les mouvements de caméra remarquables mais surtout le jeu d’acteur est vraiment excellent.

Nathan Barbaro, seconde



Je ne pourrais pas qualifier ce film de chef d’œuvre, mais il est tout de même grandiose. Rien que la mise en scène est excellente : alors que l’on a l’habitude de voir des représentations de la banlieue qui se révèlent de pures caricatures pathétiques, elle est ici représentée avec une exactitude, quasi documentaire pour certaines séquences, qui m’a étonné.
Je ne dirai rien du scénario très bien ficelé, avec un flash forward au début intéressant. Mais c’est le jeu d’acteur qui est magistral. Alors qu’on ne connaissait Omar que par le S.A.V sur Canal + et quelques navets cuisinés avec son acolyte Fred, cette comédie lui a offert l’occasion de montrer son talent. Il reste dans le registre comique, duquel il est familier ; ça aide… La performance de François Cluzet est d’autant plus impressionnante qu’il n’avait que la voix et les mimiques du visage pour s’exprimer. Quel jeu ! Parvenir à incarner un personnage avec un corps pesant, encombrant : il y a de quoi être admiratif !
Ceux qui diront que le film est gorgé de préjugés et de bons sentiments, voire même de caricature des handicapés, n’y ont rien compris. Le réalisme de la mise en scène montre bien, par delà le comique, que les personnes handicapées ne cherchent qu’une chose : le refus de la compassion hautaine.
Quentin Duchemin, 1ère SI



Mon film coup de cœur est « FULL METAL JACKET »
de Stanley Kubrick, il est sorti en 1987 avec un casting composé de : Matthew Modine, Adam Baldwin, Vicent d' Onofrio, Lee Ermey... et plein d' autres !

Stanley Kubrick est né en 1928 et mort en 1999. Au début photographe, il se lance dans le cinéma en 1950. Devenu un des plus grands, notamment grâce à « Full Metal Jacket », « Shining », « 2001 : l' Odyssée de l' espace » et à « Orange Mécanique », il est entré dans la légende.

Synopsis de Full Metal Jacket :

En Caroline du sud, de jeunes Marines font leurs apprentissage dans un camp militaire instruits par un impitoyable Sergent. Huit semaines interminables au bout desquelles Guignol, la Brute, Baleine, Blackboule, Cow boy et d' autres sont devenus des machines à TUER !
Envoyé au Vietnam, le groupe participe alors à la grande offensive du Têt face aux « Vietcongs ». Arrivés là bas, le groupe est séparé, les amis d'apprentissage sont envoyés dans des sections différentes. Mais par le hasard, certains camarades se retrouvent et combattent ensemble. Malheureusement, plusieurs vont mourir !!! Malgré tout, le film reste humoristique et captivant.

Ce que j'adore dans « Full Metal Jacket » c' est l' humour et la désopilance des remarques du Sergent instructeur, l' apprentissage des Marines et les différentes facettes de la guerre.
Dans ce film, le sergent parle en jargon militaire, chante des chansons crues et guerrières vulgaires comme toute chanson de garnison. Les répliques sont d'anthologie !
Pour l'apprentissage, le film montre bien ce qu'endurent les recrues : les parcours d'entraînement, les défilés, les corvées de nettoyage, les pas de tirs et les marches tôt le matin. L’ensemble montre comment on peut en perdre la raison et d’ailleurs, en état de choc, acculé par les brimades, le soldat Baleine tue le sergent instructeur et se suicide sur un coup de folie !
Après l'apprentissage, c'est la guerre pour de vrai. Le Film montre bien les différentes facettes de la guerre du Vietnam : la vie au camps, les combats, les prostituées. La mort et la folie.


Dans « Full Metal Jacket », les choix de réalisation essentiels sont : le TRAVELING, très présent dans le film, notamment dans les poursuites des combats, dans les revues des troupes et dans le suivi des personnages principaux quand ils se déplacent.
La BANDE SON, le choix des musiques est judicieux et rythme parfaitement le film.
J' adore la musique du film qui représente parfaitement le contexte de l'histoire. Il y a des musiques d’époque, souvent à contre emploi ou utilisées de façon ironique.

Énumération des musiques du film :
_''These Boots are Made For Walking'' de Nancy Sinatra
_''Surfing Birds'' de Trashmen
_''Hello Vietnam'' de Jonny Wright
_''Wolly Bully'' de Sam The Sham & The Pharoahs
_''The Marin's Hymn''
Je vous conseille de les écouter ! Vous pouvez les trouver facilement sur internet.


Mise en abyme où l' on voit des caméras filmant le groupe de soldats entrain d' attendre que les chars finissent de pilonner la ville qui se trouve derrière eux !

Plusieurs fois dans le film, on voit les soldats courir en chantant avec le sergent instructeur, ce qui est très humoristique (les paroles surtout)!

Pour l'autre, je trouve ça étonnant et drôle de voir les cameramans faire un "Traveling" pour filmer les soldats ! De plus, cette scène montre une mise en abyme : du cinéma dans le cinéma !

Léo Do Nascimento, seconde


SYNOPSIS:
PARTIE 1 : Comment Redmond Barry a acquis la manière et le titre de Barry Lyndon.
En Irlande au début de la guerre de sept ans au 18e siècle Redmond Barry orphelin de son père depuis que celui-ci s’est fait tuer au cours d’un duel engendré par une affaire de vente de chevaux,affronte en duel le capitaine John Quinn qui a l’intention d’épouser Nora Brady la cousine de Redmond dont ce dernier est tombé amoureux. Le duel se termine par la victoire de Barry qui croit avoir réellement tué Quinn d’une balle dans l’abdomen. Barry fuit sa ville natale dans le but d’échapper aux autorités, mais il se fait dépouiller de sa bourse et de son cheval en route par un bandit de grand chemin.
Sans un sou, il s’enrôle dans l’armée britannique du roi George III qui est en pleine guerre contre les Français. Barry y rencontre un ancien ami ; le capitaine Grogan qui fut son témoin lors de l’affrontement contre Quinn. Lors d’un assaut contre un régiment français Grogan se fait tuer à cause d’une salve venant des français. Dégoûté par la mort de son ami, Redmond décide de déserter l’armée pour rentrer chez lui, mais en chemin il se fait arrêter par un régiment prussien commandé par le capitaine Potzdorf qui a deviné que Barry désertait. Il le place devant une alternative : s’enrôler dans l’armée prussienne ou être livré au anglais. Redmond choisit de s’enrôler.
Lors d’une attaque, il sauve la vie de Potzdorf qui par la suite le décorera.
A la fin de la guerre de sept ans Barry est affecté dans la police prussienne dans le but d’enquêter sur le chevalier de Balibari un notable d’origine Irlandaise .Redmond en profite donc pour fuir la Prusse avec le chevalier afin de se consacrer au jeu d’argent.
Cela lui valut de faire la connaissance de la comtesse de Lyndon dont il tomba amoureux.
Sir Charles Lyndon le mari de la comtesse décéda ce qui permet à Redmond de réaliser son dessein.

ENTRACTE
2E PARTIE : MALHEUR ET DESASTRE QUI S’ABATENT SUR BARRY LYNDON.

En l’an de grâce 1773 Barry se marie avec lady Lyndon mais le fils de la comtesse Lord Bullingdon méprise Barry. En effet ce dernier malmène Lord Bullingdon de jour en jour. En parallèle Barry a un fils nommé Brian Patrick Lyndon. Des années après Lord Bullingdon grandit et décide de quitter la maison pour fuir Barry. Redmond doit ensuite assister à la mort de son fils Brian survenue lors d’une chute à cheval et au retour de Bullingdon qui lui impose un duel au pistolet. Sur ce, Barry reçoit une balle dans la jambe, un médecin doit l'amputer.
Quelques jours après Barry est contraint de retourner en Irlande et de ne plus jamais remettre les pieds en Angleterre sur ordre de Lord Bullingdon.
La dernière scène nous montre lady Lyndon et Lord Bullingdon en 1789 en train de signer des chèques de rente annuel pour Barry.


Avis personnel :
Pour moi, Barry Lyndon est un chef d’œuvre ! D’une part, il s’agit du premier film à employer des éclairages entièrement à la bougie, et d’autre part, ce film nous met bien dans l’ambiance du 18e siècle grâce à un effet d’images un petit peu flou qui crée un certain clair-obscur. En conclusion ce film est pour moi le film le plus esthétique de Kubrick.
Pour réaliser des éclairages a la bougie, Stanley Kubrick, passionné de photographie, s’est procuré un objectif Zeiss de la NASA
pour filmer de cette façon, avec très peu de lumière.

Louis Brunel, seconde









L'Exercice de l'Etat de Schoeller
La séquence de rêve qui ouvre le film ainsi que le travail magistral sur la bande son (bruitages et musique électronique) posent d’emblée qu’il ne s’agit pas seulement du parcours réaliste d'un ministre des transports français, Bertrand Saint-Jean, mais d’une fable sur le pouvoir et la puissance politiques. Personnage "flou", comme le lui dit sa conseillère en communication, il va devoir éprouver physiquement l'exercice de l'État. C'est ce que montre superbement les choix de cadrage et de scénario. Du crocodile qui dévore la femme nue dans le rêve liminaire, nous retrouvons les plis et l’iris dans le gros plan sur l'oeil de l'homme politique, après l’accident qui lui donnera la popularité nécessaire à son ambition. Sa « voie royale », plus que celle dessinée par sa droiture et conseillée par son ami et directeur de cabinet obnubilé par la figure de Malraux, sera la bretelle d’autoroute non encore ouverte au public qu’il empruntera pour aller plus vite. La force romanesque et la justesse des acteurs mettent en valeur l’ambiguïté de l’action politique, qui oscille entre cynisme et démagogie, ambition personnelle et idéaux, fidélité et opportunisme. Les relations entre les hommes dans les bureaux dorés et les citoyens sur le terrain, dans la neige ou dans une caravane, sont mises en question dans une réflexion qui a le mérite d’être actuelle sans être circonstanciée.

marie clément








Michel Blanc, entretien cinéma par telerama

Portraits de réalisateurs

David Lynch


David Lynch, entretien vidéo par telerama

Alain Cavalier, le "filmeur".
Le documentariste Alain Cavalier fait l'éloge des petites caméras.
Elles permettent, parce qu'elles allient aisément le son et l'image au creux de la main, des miracles de confidentialité et de présences cinématographiques.


Alain Cavalier, entretien vidéo par telerama

Méliès et Scorsese



Pas grand chose à dire sur ce film... En allant le voir, je m'attendais à un film dans la lignée des Harry Potter, dans le domaine du fantastique. J'ai découvert un autre univers, qui est bien celui des films pour enfants recommandés sur "Allo ciné"...
Cet orphelin qui a appris les rouages de l'horlogerie et qui s'occupe seul des horloges de la gare est un personnage attachant par sa débrouillardise et attendrissant par sa maturité. L'action cependant est assez lentement menée, même si les décors de l'époque très bien reconstruits et le mystère de l'automate tentent de compenser l'ennui qui naît. Les répliques sont toujours plaisantes, mais la fin, trop longue, est mal venue à mon goût. Le truc des enfants se faisant inspecteurs a déjà trop été utilisé. Ce film fait passer un bon moment, mais sans plus. Je pensais que le fantastique m'emporterait mais je me suis retrouvé avec un vieux cinéaste qui tente de se déprendre de son passé.
Finalement, mieux vaut revoir les films de Méliès, le prestidigitateur du cinéma !
Quentin Duchemin, 1ere SI.


Où trouve-t-on exactement Martin Scorsese dans Hugo Cabret ? Il y a une évidence : on l'aperçoit, en photographe 1910, tirant le portrait de Georges Méliès et de sa compagne, devant le studio de verre de Montreuil. Cameo à la Hitchcock – est-ce la première fois que Marty s'inclut dans son film ? À vérifier. Clin d'œil aux cinéphiles, aussi. Presque embarrassant : j'ai connu une époque où débusquer la référence affichée, la citation d'un autre film, le fameux clin d'œil au spectateur averti pouvait quasiment tenir lieu d'analyse. Ce qui était incident devenait essentiel. Donc, Scorsese « hommageant » son illustre prédécesseur, dans une position d'infériorité – image fixe contre image qui bouge –, disons que c'est une première réponse, insuffisante.
Martin est aussi le petit Hugo. Il l'a répété lors des interviews : asthmatique, sur-protégé, il était la version réelle du gamin de fiction, planqué seul dans les combles de la Gare Montparnasse, aventurier d'un monde clos – la gare est la version enrichie, projetée mentalement, de la chambre d'enfant. C'est le fantasme redouté/partagé par tous les gosses solitaires : être sans famille, autonome comme un adulte mais anonyme comme un enfant, s'inventer son propre kit de survie. Martin Scorsese a beaucoup répété qu'il avait d'abord réalisé le film pour sa dernière fille, encore adolescente, afin de lui offrir un spectacle approprié à son âge : je ne sais pas pourquoi, je ne crois pas tout à fait à cette charmante explication. Peut-on se lancer dans la complexité d'un tournage en 3D et images numériques sans vouloir, dans un premier temps, créer pour soi-même un univers s'accordant à ses propres désirs ? N'imagine-t-on pas que nos enfants vont aimer ce que nous aimons nous-mêmes ?

Reste la figure de Méliès. Scorsese a beaucoup répété que ses premiers films, Mean Streets en particulier, étaient le reflet de ce qu'il voyait, vivait dans son quartier de Little Italy. L'inspiration new yorkaise et « mafieuse » a donné plusieurs grandes œuvres et puis, petit à petit, c'est comme si la passion du cinéma – l'essentiel de sa vie d'adulte – l'avait emporté : à la bio d'Howard Hughes (The Aviator), s'ajoute celle (détournée) de Méliès. On pourrait même soutenir que Shutter island est, à sa façon, un film sur le cinéma : exercice de style manipulant le spectateur, réflexion sur l'illusion (a fortiori celle du cinéma pré-numérique).
On sait que Martin Scorsese, via la fondation qu'il a créée, travaille à ce que les films anciens ne tombent pas dans l'oubli. Cette préoccupation rejoint le sujet même d'Hugo Cabret, la réhabilitation de Georges Méliès à la fin des années 30. Mais il n'est pas impossible que la peur de tomber dans l'oubli affecte tous les créateurs, et que Scorsese l'exprime à a façon. À 69 ans, Marty redouterait d'être un « Papa Georges », marginalisé dans un cinéma américain se consacrant tout entier aux blockbusters et au public adolescent. Le parcours de Méliès, la transformation du cinéaste en marchand de jouets, préfigurerait d'ailleurs les mutations de l'industrie. A ce compte-là,Scorsese est Méliès en fin de carrière. Et Hugo Cabret, la belle copie (numérique) d'un magnifique jouet ancien, ciselée par un artisan minutieux...

Aurélien Ferenczi (critique de cinéma)

Trois films de Méliès.

Laurent Mannoni, directeur scientifique du patrimoine à la Cinémathèque française, montre comment Méliès, à partir d'une erreur de caméra, est passé d'un cinéma du réel (plagiant en cela les frères Lumière) à un cinéma magique. Le chaudron infernal et Les 400 farces du diable mettent en scène un Méliès passionné de fantasmagories.


Au coeur des images de Georges Méliès par telerama

La ville au cinéma

Thierry Jousse, critique aux Cahiers du cinéma, présente trois séquences mettant en scène une vision imaginaire de la ville.
Hong Kong dans 2046, devient une ville futuriste inventée par l'écrivain qui est le personnage principal du film de Wong Kar Wai. Londres, dans les années 1970, devient le labyrinthe du malaise adolescent dans Deep end de Skolimowski. Et enfin, Paris habrite la paranoïa du personnage du Locataire de Polanski.



Au cœur des images : la ville au cinéma par telerama

Voir aussi sur le blog la ville chez Kubrick.

samedi 10 décembre 2011

Festival Henri Langlois 2011

Petite escapade à Poitiers, pour voir et concevoir des films...


Rencontre avec le réalisateur mexicain Arturo Ripstein. Pourquoi fait-il du cinéma ? "Parce qu'il le peut" et qu'à 3ans déjà il manipulait la pellicule.




La leçon de cinéma par Michel Hazanavicius et Ludovic Bource. De 21heures à 23heures, ce sont eux "the artists"...



Des cinéphiles assidus et de jeunes réalisateurs...





Un détour par Notre Dame de Poitiers, chef d'oeuvre de l'art roman.





Last but not least, comme dirait Monsieur Richardson, la photo de groupe !

samedi 22 octobre 2011

Visite de l'exposition consacrée à Metropolis de Fritz Lang.




Fritz Lang fut l’un des grands noms de ce que l’on a appelé le cinéma expressionniste allemand. Ses films muets, (Docteur Mabuse, Les Espions, Metropolis) le désignèrent d’ores et déjà comme un maitre aux yeux des plus grands cinéastes. Il aborda de nombreux genres : le film social, le film noir, le western...

Les élèves de la section cinéma visiteront en novembre l'exposition consacrée au film Metropolis, réalisé en 1927. La découverte, en Argentine, de trente minutes inédites sur une copie du film, fut l'occasion de revoir ce film majeur de l'histoire du cinéma.
Le travail sur les décors fait naître une ville qui sépare le monde des riches privilégiés et celui des ouvriers. Le conflit entre la ville du bas et la ville du haut, le monde paradisiaque et l'enfer de Moloch, est mis en scène magistralement dans une esthétique expressionniste.

Connaître ce film, c'est aussi percevoir l'influence qu'il aura sur les cinéastes contemporains, notamment de Science-Fiction.
Blade runner

La ville Metropolis.

La ville futuriste de 2046 de Wong Kar waï.


Brigitte Helm dans son costume d'androïde, qui a été moulé sur son corps.


La poésie de Metropolis remise en question...
« C’est surtout sa puissance d’imagination et de réalisation que fit la renommée du film. Les poncifs, le mauvais goût, sont ceux des mélodrames ordinaires de l’époque, mais l’objectivité nous invite à faire taire notre esprit critique pour admirer la force poétique de l’œuvre, qui s’explique par la limitation de Lang à l’élémentaire, dont la rançon est justement la naïveté. C’est Eschyle appliqué au cinéma. » Luc Moullet

« L’appel de Maria pour la médiation du cœur entre la main et le cerveau aurait pu être formulé par Goebbels. Lui aussi en appelait au cœur — dans l’intérêt de la propagande totalitaire (nazie).
La structure visuelle de la scène finale confirme l’analogie exist ant entre l’industriel et Goebbels. Si dans cette scène le cœur triomphe réellement du pouvoir tyrannique, son triomphe disposera des schémas décoratifs dévorants qui, dans le reste de Métropolis, marquent la volonté d’omnipotence de l’industriel. (…) L’ensemble de la composition dénote que l’industriel accepte de reconnaître le coeur dans le seul but de la manipuler ; il ne renonce pas à son pouvoir mais qu’il va l’étendre à un royaume encore non annexé — le royaume de l’âme collective. La rébellion de Freder débouche sur l’établissement de l’autorité totalitaire, et il considère ce résultat comme une victoire. » Siegfried Kracauer



Commentaires des élèves sur le film

Metropolis est une œuvre d’art révolutionnaire, surtout à l’époque de sa sortie. Ce film met en scène une société divisée en deux, dans des décors titanesques. Il y a les citoyens privilégiés, ivres de plaisirs et de rêve. Et, vivant sous la ville des riches, les ouvriers qui travaillent sans relâche comme des machines, totalement automatisés, rendus abrutis. L’histoire raconte comment le fils du dirigeant des deux villes se rend compte de l’asservissement des travailleurs et de l’injustice qui règne. Il décide de descendre dans la ville basse. Ainsi commence l’intrigue.
Ce film m’a étonné ; jamais je n’aurais imaginé qu’un aussi vieux film pourrait être aussi esthétique. Metropolis est brillamment réalisé, notamment par ses trucages. Certains passages sont trop longs mais l’ensemble fait réfléchir à l’organisation des sociétés contemporaines.
Charles Deschamps, 1ere SVT


Avant que le film ne commence, on se dit que l’on va s’ennuyer : c’est un film en noir et blanc et, en plus de ça, M.U.E.T ! Et pourtant ! C’est un film exceptionnel !
Les acteurs bougent les lèvres dans le vide. Quelques paroles sont retranscrites mais pas toutes. Et c’est ce qui est merveilleux car cela fait appel à l’imagination des spectateurs.
Les comédiens nous offrent des prestations très théâtrales, avec des gestes exagérés et des mouvements de tête très artificiels. Mais, étrangement, cela ne choque pas mais captive. La caméra suit ou capture les regards.
Ce film aux décors artificiels, aux cadrages obliques et aux éclairages dramatiques et dynamiques, témoigne avec brio de l’expressionisme de Fritz Lang. Des effets picturaux de clair-obscur sont employés pour rendre les scènes plus expressives, comme les ombres qui accentuent la peur.
Dans le film de Lang, on passe d’un plan à l’autre de manière assez lente. Des fondus sont utilisés pour ménager les transitions. Des plans d’ensemble présentent les décors, plantent l’univers, avant de mettre en scène l’action en plan rapproché. Dans le bureau de Joh Fredersen par exemple, l’espace est représenté en plan d’ensemble pour montrer la puissance du personnage, son pouvoir sur la ville comme sur le monde ouvrier. L’aliénation du au travail et la cruauté sont rendues dans des plans moyens qui englobent le travailleur dans la machine Moloch, monstre qui mange ses enfants.
Ce film est aussi de la science fiction ; Lang aborde le thème de la perte de contrôle des hommes sur leurs créations technologiques.
Et puis il y a cette métaphore, qui est le… cœur du film et que j’ai beaucoup aimée : « Entre le cerveau et les mains, le médiateur est le cœur. »
Mériem Mahidine, 1ere ES



Metropolis
qui met en opposition la ville de la lumière (en surface) et celle de l’ombre (sous terre) est un film à gros budget, pour tous ses décors et les effets spéciaux. Et pour cause, Lang a eu recours à des astuces pour tromper le spectateur et magnifier les bâtiments. Notamment avec l’effet de miroir sur des maquettes, qui permettait de créer une illusion de gigantisme.

Ma scène préférée est celle de la révolte des ouvriers, qui, manipulés par la serpentine fausse Maria, vont jusqu’à risquer la vie de leurs enfants en détruisant la machine principale et inondant la ville basse.
Et puis il y a la première apparition d’un robot humanoïde au cinéma !

Léo Do Nascimento, Seconde.

Blutch : Une bande dessinée sur le cinéma.

L'auteur regarde les femmes et leur parle de cinéma. Qui a raison ?
Elle, qui défend le cinéma et ses gros plans sur les visages ? Ou bien lui qui y voit un instrument de pouvoir de la bourgeoisie industrielle ? Le cinéma comme " filet à papillons pour attraper les petites filles" ?
À vous de juger, au travers de ces pages où l'on croise Godard et une canne à pêche, Burt Lancaster tout en dents et en élégance, et puis aussi Michel Piccoli et Orson Welles...

Blutch fait son cinéma en bande dessinée from Télérama on Vimeo.

samedi 19 mars 2011

Scénarios rédigés par les élèves de terminale sur des thèmes imposés




Scénario réalisé à partir du thème “Nouvel An”


Année du Juste, Juste repos


Séquence 1: Extérieur/Jour – Nord de l'Irak

Trois hommes sont derrière un mur de pierre semi-écroulé. Ils sont accroupis et retiennent leur souffle. Un silence s'établit. Seul un vautour émet un cri aigü en tournoyant dans le ciel. Le premier homme, le plus à gauche du mur, et le plus âgé de tous, est habillé avec une tenue militaire verte et grise. Il porte un képi vert et un bandeau noir sur l'oeil droit. L'homme sert les dents. Sa peau est ridée. Sur sa chemise est brodé l'inscription « Sergent ». Il tient serré dans ses mains un fusil d’assaut. À l'autre bout du mur, un homme mesurant environ 2 mètres et possédant une musculature imposante ferme les yeux. Ses mains sont serrées sur une mitrailleuse. Son crâne est rasé et son visage, jeune, ne comporte aucune ride. Comme le sergent, une étiquette est brodée sur sa veste militaire, au dessus d'une grenade rangée dans une poche, avec inscrit « Soldat ». Le dernier est habillé lui aussi d'une tenue militaire. Un fusil d’assaut pend avec une bandoulière le long de son torse. Mince et chétif, il garde les yeux grand ouverts en souriant. Au dessus de l'inscription « Soldat » sur sa veste, un smiley est agrafé. L’homme bouge sa main gauche, fouille dans sa poche gauche, sort un paquet de cigarettes entamé, l'ouvre, sort une cigarette et un briquet, et allume sa cigarette. Le sergent prend un caillou à ses pieds et le lance sur l'homme au smiley. Le caillou atterrit sur son crâne.


L'HOMME AU SMILEY: Hé!


L'homme au bandeau met son doigt devant sa bouche. Une image durant 1/6 eme de seconde apparaît représentant 3 tombes.


L'HOMME AU SMILEY: Oh! Lâche moi un peu Doggy … Ya plus personne dans ce trou paumé !


Doug lance un nouveau caillou dans la tête de l'homme au smiley, que celui-ci esquive cette fois-ci.


DOUG: Putain! Chuis ton sergent, un peu de respect ! Quand j'te dis d'la fermer, tu la boucles !


L'homme au smiley sourit et continue à fumer sa cigarette. Doug crache sur le sol, lui tourne le dos puis soupire. L'homme à la mitraillette, sans bouger d'un milimètre, émet un grognement.

L'HOMME A LA MITRAILLETTE : J'veux pas baffouer l'autorité Sergent, mais Skippy a pas tort... On est les trois seuls pecnos dans ce blède … pour sûr, boss...


Skippy sourit. Doug ne réagit pas. Il finit sa cigarette, dans le silence toujours. La légère trainée de sable sur le sol s'envole lentement avec le vent avant de retomber un mètre plus loins.

SKIPPY: Hé, Von Stark … On fait quoi pour le nouvel an ?


Séquence 2: Interieur/Nuit– CaserneSkippy, Doug et Von stark sont tous les trois assis à une table, des cartes en mains et quelques dollars au centre de la table. Dans la caserne, une douzaine de lits de fortune sont installés dans le coin est. Tous sont occupés par des hommes endormis. Une petite télévision transmet une image brouillée sans le son. On perçoit néanmoins un homme en costume-cravate, un micro à la main, qui parle avec d'autres hommes dans le public. Une vieille chaîne hifi diffuse la chanson de Jacques Brel Les Vieux. Les trois militaires se regardent les uns les autres. Soudain, le sergent abat ses cartes, un rictus au coin des lèvres. Skippy abat les siennes à la suite en souriant. Von stark, quant à lui regarde fixement Skippy. Skippy commence à soupirer de plus en plus en voyant l'immobilité de Von Stark. Celui-ci lui envoie ses cartes à la figure en se levant. Skippy sursaute, en levant le bras en l'air. Il monte sur sa chaise et commence à faire une danse avec son bassin. Von stark s'affale sur sa chaise, en éméttant un grognement. Skippy se rassoit et ramasse les dollars sur la table avant de les fourrer dans sa poche de pantalon. Doug se tourne vers la télévision et lui tourne le dos. Skippy se retourne vers Von Stark et lui tire la langue :


SKIPPYOublie pas notre pari mon gros nounours !


Von stark émet un grognement plus fort cette fois-ci. Puis, il se retourne vers Doug.


VON STARK:Eu … Patron … On voulait savoir eu …


Une image durant 1/6 eme de seconde apparaît représentant un feu d'artifice. Skippy tousse deux fois.


VON STARK:Hum … Ouai … Enfin « Je » voulais savoir …


Doug tourne sa tête vers lui. Von Stark baisse la tête quelques secondes puis la relève et fixe Doug.


VON STARK:Ton oeil … Vietnam ? Afghanistan ?



Doug sourit, puis se met à rire franchement. Skippy et Von Stark s'échange un regard. Un nouveau silence puis Doug soupire.


DOUG: Ma seconde ex-femme … Une vrai salope…


Les trois hommes se regardent, sans un mot, puis, soudainement, explosent de rire. La télévision indique un décompte. Un 9 géant apparaît à l'écran, suivit d'un 8, d'un 7, d'un 6, d'un 5, d'un 4, d'un 3, d'un 2, d'un 1, tous de la même taille, puis enfin, d'un très grand « Happy New Year ». Les trios hommes se regardent. Von Stark se lève, s'avance vers la télévision et l'éteint. Skippy quant à lui, s'avance vers un poster représentant une pin'up nue. À côté, un calendrier représentant l'affiche du film Apocalypse Now sur la page de Décembre est accrochée au mur. Skippy arrache violemment la page de Décembre. Laissant celle de Janvier apparaître. Dessus, on aperçoit l'affiche du film Lettres d'Iwo Jima. Skippy sort un feutre de sa poche et fait un croix sur la case 1. Il met son doigt sur la case, descend celui ci sur la case 8, la 15 puis la 22 et s'y arrête. Dessus il est marqué « Retour au pays » en gros, de tel sorte que les lettres débordent sur les cases adjacentes. Skippy entoure la case avec un gros rond noir.


Séquence 3: Extérieur/Jour – Un cimetière


Trois tombes sont alignées dans le fond d'un cimetière. Sur la première est grave : « Douglas Firth - Mort pour son pays. » A coté, une autre tombe plus fleurie indique « Samuel Kenington - Enfin au repos ». Sur la dernière est inscrit : « Frank Stark ». Les trois tombes sont recouvertes de fleurs fanées. Le marbre des pierres tombales est usé. Dans le ciel, un feu d'artifice explose en des centaines de traits incandescents. Un autre feu d'artifice monte dans le ciel et explose. Celle-ci se divise en centaine de traits formant durant une dizaine de seconde une phrase dans le ciel noir : « Happy New Year ». Geoffrey Chatellier





Thème : LE LOUP

Elle a vu le loup




Séquence 1 : Intérieur jour, un café


Une femme d'une cinquantaine d'années, seule, dans un bistro vide est assise sur une chaise de bar, face à un comptoir. Elle est vêtue d'une longue jupe grise et d'une veste en velours vert foncé rapiécée. La femme est grasse, son visage rougeaud luit. Ses cheveux sont gris et relevés en un petit chignon qui se défait. En face d'elle, sur le comptoir sont posés un ballon de vin rouge, un paquet de gauloises bleu ainsi qu’un cendrier. A quelques mètres d'elle, à sa gauche, au bout du comptoir une petite radio crachote de la musique. Le café est très petit, et ne comporte que 4 tables, chacune entourée de 4 chaises. Les murs sont tapissés de papier peint à rayures marrons et beige, décorés par des photos de pêcheurs en noir et blanc. Le mur face au comptoir, dos à la femme est entièrement recouvert d'un miroir. Le mur face à elle comporte 2 maquereaux encadrés de verre au milieu desquels trône une tête de loup gris, la gueule ouverte, empaillée. A sa gauche une porte entrouverte, en haut de laquelle une enseigne au néon rouge suspendue à deux chaînes indique "Le loup des Landes".

La femme allume une cigarette, en inspire une bouffée et toussote.


Séquence 2 : Extérieur soir, une forêt


Une jeune fille de dos marche dans une clairière au milieu d’une forêt de pins, le vent fait danser les arbres. Elle est vêtue d'une redingote et d'un béret rouges ainsi que de chaussures noires plates. Ses jambes nues sont fines et pâles. Ses bras entourent son ventre, elle porte un panier d'osier au niveau du coude. Une procession d'oiseaux vole à environ 5 mètres au dessus de sa tête, elle accélère. Sous ses pas des branches craquent.


Séquence 3 : Intérieur jour, café


La porte du café s'ouvre totalement pour laisser entrer un petit homme maigre, vêtu d'un ciré jaune et d'un jean les cheveux très bruns et le crâne légèrement dégarni, le teint hâlé, des poils lui sortent du nez et rejoignent une épaisse moustache coupée avec finesse.


La femme : Bah tiens, quand on parle du loup ! V’là l’Etienne qui arrive !


L'homme s'assoit à droite de la femme puis soupire longuement. Un homme d'une trentaine d'années, vêtu d’une chemise blanche, blond aux yeux bleus avec une cicatrice au milieu du front apparaît derrière le comptoir. Etienne et l’homme derrière le comptoir se serrent la main vigoureusement et rient.


Etienne : Marcel, un steak bien saignant ! J'ai une faim de loup...


Marcel : Bah alors marre du maquereau mon vieux ?


Ils rient à nouveau.

Etienne se retourne vers la femme et désigne le paquet de gauloises du menton.


Etienne : Je peux ?


La femme : Sers-toi, mais à condition que tu me racontes !


L'homme sort un briquet de son ciré, prend une cigarette, la porte à ses lèvres, l'allume, attrape le cendrier et le pose à côté de lui. Il sourit, un sourcil haussé.


Etienne : Toutes les mêmes les bonnes femmes, vous êtes vraiment des foutues commères !


La femme se rapproche de lui.


La femme : Bon alors, elle l'a vu ?


Etienne : Sa mère avait besoin d'argent, ça devait arriver. Alors elle l'a envoyé ! Et le beurre je te raconte pas hein !


La femme a les yeux écarquillé.


La femme : Ca m'étonne pas, une fille comme ça, il a dû en faire qu'une bouchée ! Alors comment ça s'est passé ?


Séquence 3 : Extérieur soir, la forêt


La jeune fille en rouge s'arrête de marcher. Pose son panier au sol puis pose son pied gauche sur un arbre. Elle regarde sa jambe sur laquelle coule du sang. Elle s'assoit au pied de l'arbre, lèche ses mains et frotte ses jambes tâchées de sang. Il reste des traces sur ses jambes. Elle se relève, pose la tête contre l'arbre et ferme les yeux. Elle joint ses mains face à sa poitrine. Elle prie.


Séquence 4 : Intérieur jour, le bar


La femme rougeaude regarde le fond de son verre de vin vide.


La femme : Quand même elle abuse la mère ! L'envoyer dans la gueule du loup comme ça.. Pauvre gamine !


Etienne mange son steak qui baigne dans une flaque de sang. Il découpe un morceau, le sang sort de la pièce de viande qu'il porte à ses lèvres et mâche la bouche ouverte, puis recoupe un morceau en appuyant sur le couteau avec force. Le couteau se brise.


Séquence 5 : Extérieur soir, la forêt


La fille en rouge s'allonge au milieu des arbres, ferme les yeux met sa main droite sur son cœur et se met à gémir entre deux respirations haletantes.


Séquence 6 : Intérieur jour, le café


La femme : Non mais c'est pas humain de faire ça ! C'était une vraie sainte cette gamine, voir le loup à cette âge, c'est l'horreur.


Etienne hausse les épaules.


Etienne : Bah ça devait bien arriver un jour hein !


Séquence 7 : Extérieur jour, la forêt


La fille en rouge toujours allongée au sol, s'est mise en position du fœtale. Elle se tourne et se retrouve sur le dos. Elle ouvre les yeux.


Séquence 8 : Intérieur soir, une chambre


Un vieil homme nu de dos, les poils de son corps sont gris et sa peau est frippée retire ses chaussettes dans une chambre au mur blanc.


Le vieil homme : N'ai pas peur, je vais pas te manger.







Note d’intention




Elle a vu le loup, est un court-métrage qui serait tourné en couleurs et qui pourrait durer une dizaine de minutes.


Synopsis : Des personnes dans un bar parlent manifestement du petit chaperon rouge. Par les sous-entendus on comprend que sa mère l'oblige se prostituer.

Mon objectif a travers ce film est de mettre en avant la richesse des expressions de la langue française mais également de jouer avec les allusions et les mots ainsi que les images que notre cerveau a engrangé depuis l'enfance. C’est pourquoi j'utilise une image commune à beaucoup d'entre nous, celle du petit chaperon rouge et j'en fais sortir l'aspect sordide afin de m'éloigner des lieux communs. Je joue sur deux histoires : celle du petit chaperon rouge et celle d’une fille qui se prostitue. Ces histoires qui se croisent permettent tromper le spectateur et de le surprendre.


Le thème « le loup » apparaît à plusieurs reprises sous différents aspects.

Le titre du scénario est issue de l'expression "voir le loup" qui signifie perdre sa virginité. Tout au long du court-métrage, des références visuelles au thème "le loup" sont employées, par exemple, la tête de loup empaillée ou bien la pancarte où le nom du bar où discutent les gens est indiqué. Quant aux autres références, elles sont émises lors des dialogues, l'homme dit "avoir une faim de loup", la femme dit « quand on parle du loup » quand Etienne arrive puis plaint l'adolescente qui a été jetée "dans la gueule du loup".

Les références au conte de Perrault, sont essentiellement visuelle puisque la jeune fille est toute de rouge vêtu et porte un panier au bras. Un petit pot de beurre est également évoqué par les deux personnages dans le bar.

En effet, "lupa", un mot latin, se traduit par un double sens soit par louve ou soit par prostituée. Ce mot regroupe les deux idées principales de mon

court-métrage.

Mon film parle de la prostitution et de l'abandon d'une mère. Ce thème de l'abandon n'est pas sans rappeler Romulus et Remus qui sont sauvés par une louve suite à un abandon. Le poisson maquereau est également mis en avant grâce aux poissons sous verre accrochés au mur, et la boutade de l'homme au bar "marre du maquereau ?". Ce poisson est essentiel puisqu'il donne des indices sur la suite du film étant donné qu'un maquereau est également une personne qui s'occupe des prostituées. Une autre allusion au sujet de la sexualité sera faite grâce à la question de l'homme "la pêche était bonne ?"

D'autre part, le film devra être tourné dans les Landes puisque c'est un des rares paysages français qui comporte et la mer et la forêt. Dans cet endroit, il existe une race de loup gris et la présence de maquereaux. La mer a une dimension métaphorique puisqu'elle représente encore la figure de la mère, comme le fait selon moi François Truffaut à la fin des 400 coups, quand Antoine Doinel court sur la plage.


D'un point de vue sonore, je pense que le premier mouvement de la musique Dance of the knights de Prokofiev (qui a également travaillé sur le thème du loup) sera parfaitement adaptée au moment où la jeune fille marche dans les bois. Dans ce morceau, vers le milieu on trouve une chute sonore qui sera tout à fait cohérente avec la dernière scène, celle de l'homme nu.

Dans le café, on entendra une petite musique aigrelette, à peine audible, qui sera également le morceau de Prokofiev et qui permet de mettre en relation les différents séquences.

Par ailleurs, des éléments sonores tel que les branches qui craquent sous les pas de l'adolescente instaureront un certain rythme et rendra sa démarche comme une danse symbolique. Le bruit du couteau qui coupe la viande devra être mis en valeur. Le son donnera un aspect morbide, permettant de tromper encore les spectateurs sur la suite.


Pour ce qui est du point de vue technique, je désire préciser l'attention sur certains plans. La première scène, dans le bar, se fera à l'aide d'une caméra subjective, comme si nous entrions dans le bar en tant que spectateur voyeuriste. Comme un coup de vent. Le premier plan se fera sur l’enseigne du bar puis grâce à un léger panoramique nous pourrions voir l'ensemble du café. Le plan sur les maquereaux sous verre et la tête de loup devra durer un certain temps afin de marquer l'esprit du spectateur qui comprendra la référence à la fin du film. La scène où l'homme coupe son steak devra également être longue et appuyée par un gros plan qui finira en très gros plan afin de montrer le sang qui permet d’évoquer à nouveau le thème du loup tueur mais également de rappeler le rouge dont est vêtu le petit chaperon rouge dans le conte de Perrault et dans le film. Pour ce qui est des scènes dans la forêt, je veux que le premier plan où l'on aperçoit l'adolescente soit un plan grand ensemble qui se resserrera peu à peu pour attirer l'attention sur le fait qu'elle se tient le ventre, afin d'évoquer une sorte de douleur. La seconde scène où apparaît la jeune fille en rouge devra mettre en avant le sang qui coule le long de sa cuisse et qui devra permettre au spectateur de faire un rapprochement avec le sang du steak. Pour le dernier plan, celui de l'homme nu, je désire un très gros plan, sur une zone du corps particulièrement velu, ce qui permettra encore le spectateur de douter sur la nature de ce qui est à l'écran, un homme ou un animal, le plan de desserrera grâce à un dézoom qui explicitera enfin toute l'histoire et permettra de comprendre que le loup est en fait un homme. D'une manière générale je souhaite des plans assez longs, afin d'apporter de la lenteur au film et d'instaurer une ambiance angoissante.


Sur le plan de la direction d'acteurs et du casting, je souhaite des comédiens venant du sud pour plus de crédibilité pour l'accent puisque le film se passe dans les Landes.La femme devra ressembler à Yolande Moreau dans les Deschiens pour l'aspect femme opulente et frustre. Il faut que les deux personnages du bar aient l'air légèrement limités intellectuellement. La conversation devra être entre la conversation d'ivrognes et celle qu'ont les grands-mères sur la pluie et le beau temps. La jeune fille quand à elle devra être une nymphette, candide, tout juste au sortir de l'enfance, ce qui mettra encore plus en avant l'aspect sordide de l'histoire. Je veux que leurs costumes soient atemporels, qu'on ne puisse pas déterminer exactement le moment où se passe l'histoire. Je souhaite également jouer sur les clichés auxquels renvoient les personnages, l’adolescente pure, et les adultes rustiques et vulgaires.


Je souhaite une ambiance entre celle de Tim Burton et Jean-Pierre Jeunet dans ce film. Tim Burton pour l'effet féerique et inquiétant que j'aimerai donner à la forêt et Jean-Pierre Jeunet pour les couleurs sépias, passées et l'ambiance rétrograde qui règne dans Delicatessen par exemple, qui nous empêche de déterminer une période précise. L'emploi des lumières un peu jaunâtre par Jean-Pierre Jeunet est très intéressante, je souhaite ce type de lumière dans le bar. D'autre part, ce film est une référence directe à l’œuvre de Luis Buñuel, Journal d'une femme de chambre où l'histoire comprend des éléments communs puisqu'il s'agit également d'un viol dans une forêt.


Anna Bosc Molinaro














dimanche 9 janvier 2011

Les élèves de TL au Festival International des Écoles de cinéma, à Poitiers.

http://www.rihl.org/accueil.php



Comme chaque année depuis trois ans, les élèves de TL, de l’option de détermination, ont la chance de participer à un festival de cinéma. Notre partenaire, Luc Engélibert, est le directeur artistique du Festival International des Écoles de Cinéma de Poitiers et nous offre le passe pour trois jours de projection ! L’emploi du temps est serré : de 9 heures 30 à 23 heures, pendant trois jours, ce sont des fictions, des documentaires, des rencontres et quelques sandwichs et autres pâtes à emporter !
Grâce au travail enthousiaste de Julien Proust, chargé de l’éducation à l’image et du site internet du festival, nous suivons les diverses séances et leçons de cinéma, comme dans un rêve éveillé, un peu hallucinés mais jamais blasés. Les textes des élèves en témoignent !




Les rencontres internationales du film Henri Langlois se tenaient du 3 au 12 décembre 2010 à Poitiers, l’occasion pour nous de quitter notre lycée douillet et d’esquiver la tempête sibérienne qui emportait l’île de France ! Vous pourriez penser que faire une orgie de courts-métrages est chose facile. Erreur ! Avoir des images plein la tête entraine de troublants effets. Surtout quand ces images sont poétiques, comme dans A Lost and Found box of human sensation de Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg. Surtout quand elles sont profondes comme dans la sombre Confession de Tanem Toom ou encore engagées comme dans Jours de colère de Charles Redon, qui esquisse la vie et la chute d’un sans-papiers.
En somme, des images plein les yeux et de heures de sommeil en moins ? Mais tout cela pour la bonne cause : une initiation à l’art du festival, à l’écoute des professionnels. Tout cela pour un plaisir de cinéphile, curieux de voir comment on vit, voit et pense dans tous les coins du monde.
Au delà d’une sortie scolaire, ce festival fut une véritable école de cinéma par la pratique de spectateur. Car que serait une section cinéma qui n’irait pas au cinéma ?
Geoffrey C.





Participer au festival international des écoles de cinéma a été une expérience très riche car nous avons vu un choix très éclectique de films. Tant du point de vue des techniques que de l’esthétique. Les sujets étaient également très variés, selon les pays. Cela n’a fait qu’enrichir l’idée que nous avions du cinéma et de la vaste étendue des techniques. La leçon de cinéma sur l’animation nous a fait entrevoir la richesse et la difficulté de ce genre cinématographique.
Quelle merveilleuse manière de s’ouvrir l’esprit que de se retrouver dans une salle obscure !
Mélinda M.




Lundi 6 décembre 2010, après un réveil difficile et une halte à la Cinémathèque pour une conférence sur le cinéma expérimental, nous voilà sur les routes en direction de Poitiers.

Résultat, comme on dit dans la pub, ça vend du rêve ! Quatre jours à valdinguer dans les rues de la ville, entre le théâtre, le Quick et le cinéma. Quatre jours, entourés par de futurs talents du Septième Art, de jeunes réalisateurs, des anciens de la FEMIS, des journalistes et des comédiens. Etrange expérience que d'être confronté à un monde que nous aimons tant avec une telle proximité…
Ce voyage a mêlé l'émotionnel et la fatigue, puisqu'en dépit des apparences, rester les fesses vissées toute la journée sur des sièges rouges, c’est éprouvant. Le terme n'est pas hyperbolique puisqu'aussi bien physiquement que moralement nous étions submergés par les images, tels des mollusques surpris par la marée.
Après le visionnage d'une trentaine de courts-métrages, on peut noter le sordide qui caractérise globalement les films en compétition. Certains thèmes s'avèrent être récurrents. Beaucoup traitent de la mort, d'autres sont plus engagés et montrent la vie de sans-papiers pendant que certains dénoncent le quotidien des femmes. On peut d'ailleurs noter que les films aux propos les plus crus et choquants pour notre petite morale lycéenne étaient souvent des films made in Germany. Du côté de l'animation, avoir assisté à une leçon de cinéma consacrée à ce genre nous a rendus encore plus admiratifs face aux prouesses des réalisateurs. L'image animée a l'avantage de briser le réalisme et permet ainsi de traiter de sujets difficiles avec légèreté et humour. Certains de ces films animés ont d'ailleurs provoqué de grands débats après la projection. Mais je généralise en parlant de noirceur car il est vrai que certains films étaient très drôles et même attendrissants.
Enfin, il ne faut pas oublier l'unique long-métrage présenté le dernier soir : Le retour de l'idiot du tchèque Sasa Gedeon (1999), réécriture de L’Idiot de Dostoïevski, qui a troublé beaucoup d'entre nous. Mais le souvenir qui restera pour ma part longtemps dans mon esprit est la rencontre avec Nicolas Sadaa et Grégoire Leprince Ringuet, lors d'une leçon sur la direction d'acteurs, qui a rendu tous mes copains jaloux.

Merci pour ce périple digne de l'épopée d'Homère qui constituera un des rares jolis souvenirs de ma scolarité et qui n'a fait que renforcer mon engouement pour les salles obscures.
Anna B.




Si avaler des courts-métrages toute la journée peut devenir lassant, c’est pourtant la meilleure façon d’en découvrir et de les savourer. Nombreux traitaient de la mort, du deuil, qu’ils soient en prise de vue réelle ou en animation. Les comédies étaient donc les bien venues !
Ce fut aussi l’occasion, avec ces films de fin d’étude, de se donner des idées pour notre propre film de fin de lycée ! En effet, nous avons pu rencontrer des réalisateurs, retraçant leur parcours, dévoilant la genèse de leur film ainsi que certains aspects techniques.
Virgil D.



Le Festival de Poitiers est un événement annuel qui permet aux jeunes sortant des écoles de cinéma du monde entier, futurs grands réalisateurs, de se faire connaître auprès d’un public expérimenté : des producteurs, leur futur producteur qui sait, mais aussi des lycéens de toute la France, la plupart cinéastes en herbe des sections cinéma. Pendant une semaine, des échanges créatifs fusent dans la ville qui entre dans l’hiver !
Marthy M.




Extraits d’un journal de festivalière, par Pauline G.

A lost and found box of human sensation, Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg (animation, Allemagne), 19,5/20
- Bonne animation +
- Sujet grave traité avec dérision +
- Forte influence de Tim Burton +
- Voix de grandes stars (Joseph Fiennes et Ian Mckellen) +

Solstice, de David Stoddart (fiction, Royaume-Uni) 16/20
-Beaux paysages d’Écosse +
- Histoire intéressante +
-Pourquoi faire un montage alterné entre l’adolescente et la femme enceinte qui ne sert qu’à meubler le film ? –
-Pourquoi les deux hommes suivent le couple ? (viol, curiosité ?) –

Le gardien du phare de David François, Rony Hotin, Jérémie Moreu, Baptiste Rogron, Gaëlle Thierry et Maïlys Vallade (animation, France), 14,5/20
- La luciole géante qui aide le gardien du phare remporte mon adhésion +
- 3 minutes suffisent à raconter une histoire. +
- Mais le propos reste trop mince.-

Narben in beton, (cicatrices dans le béton) de Juliane Engelmann (fiction, Allemagne), 18,5/20
-Une histoire de femme humiliée qui passionne. +
- Personnage émouvant et qui évolue. +
- Propos réaliste et essentiel traité de manière crue. +

Je me suis permis de juger, parfois durement, les courts métrages mais, bien évidemment, ils méritent tous d’être vus et reconnus. Je ne suis qu’une simple lycéenne qui juge chacun d’entre eux selon ma manière d’être et de penser. Je revendique la subjectivité de spectatrice. Ce séjour était tout simplement fantastique : du cinéma, toujours du cinéma, encore du cinéma ! Ma passion pour le 7ème art s’est épanouie et je suis nostalgique de cette immense salle de cinéma du TAP de Poitiers. Ce fut une véritable révélation, ces quelques jours ont élargi mon horizon. C’est une expérience que je conseille à tous.

Dans l’ensemble, les films documentaires n’ont pas retenu notre attention. Ils étaient souvent longs et lents. Nous avons été nombreux à être choqués par le film Maya qui présentait la préparation de chiens pour un combat. La souffrance de l’animal et l’insouciance des hommes nous a perturbés, deux d’entre nous sont sortis de la salle. Seul le documentaire Mère de Jarub Piatek, a sauvé ce genre cinématographique à mes yeux. L’histoire de cette vieille femme qui parcourt 450 kilomètres pour voir son fils en prison m’a émue.
La leçon de cinéma de Nicolas Saada, remake des 39 marches d’Hitchcock, fut une très bonne expérience. Nous avons pu prendre en compte la véritable manière de procéder dans un tournage professionnel : jargon de cinéaste, travail en équipe, matériel, nombre de prise, divers angles de prise de vue, travail avec le comédien Grégoire Le Prince Ringuet… Pour une fois, public, nous avons eu notre rôle à jouer. Spectateurs du tournage, nous étions aussi acteurs : nous devions représenter les spectateurs du meeting en faveur du candidat, le fameux « crocodile » ! Je regrette juste de n’avoir pas pu prononcer une phrase (« plus fort, on n’entend pas », ou « La crise ? », « Le chômage ? » ou encore « et vous avez déjà travaillé de vos mains ? ») Mais nous étions placés trop à droite, presque en hors-champ…





Palmarès de Pauline
1. Stanley Pickle de Vicky Mather (animation, Royaume Uni) : Stanley ne sort jamais de sa maison. Il aime ses jouets mécanique, sa mère et son père. Mais une nuit, Stanley a 20 ans et la rencontre avec une étrange jeune fille va dérégler toute cette belle (et morbide) mécanique…
2. A lost and Found Box of Human Sensation Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg (animation, Allemagne)
3. Béatrice, sa bête et l’homme de la ville, de Jordan Prosser (fiction, Australie) : Béatrice a 12 ans, tombe amoureuse d’un homme mort qu’elle découvre dans le canal et devient l’amie d’une créature infernale et cornue. Un conte de fée gothique sur la mort.
4. Vénus de Tor Fruergaard (animation en stop motion, Danemark) : Caroline et Rasmus n’ont pas fait l’amour depuis quatre mois. Pour raviver la flamme dans leur couple, elle accepte de se rendre dans un club échangiste. Une comédie érotique faite en pâte à modeler pour plus de liberté !

Palmarès personnel de Geoffrey
1. Wanna be de Christina Ehelt (fiction de 32 min, Allemagne) : Henning est à vélo, Eli en fauteuil roulant. Leur histoire passionnée commence au coin de la rue, après un accident. Henning tombe amoureux d’elle avant de découvrir qu’elle lui ment…
2. Murmures de Alexandre Labbé ( fiction, Canada) : dans une cité morose des vies suivent leur cours sans se croiser. Jusqu’au jour où un homme insuffle un brin de folie dans cette routine.
3. A lost and Found Box of Human Sensation Martin Wallner et Stefan Leuchtenberg (animation, Allemagne) : après la mort subite de son père, un jeune homme doit faire à l’absence. Le chagrin a-t-il une date de péremption ? Voyage pudique et sensible au cœur du deuil.

Les photographies ont été prises par Pauline.